20eme Edition Boulevard

S’il y a bien un groupe qui symbolise le bouillonnement musical des vingt dernières années, c’est sans conteste Hoba Hoba Spirit : en plus de se bonifier avec l’âge, le groupe casaoui fondé en 1998 (qui a depuis sorti 8 albums et joué plus de 600 concerts dans une vingtaine de pays) a su fidéliser un public passionné, dont jeunes et moins jeunes scandent les paroles par cœur. C’est qu’elles sont primordiales au succès de la Hayha music (ou “Powerhouse Music”, selon Broadway World) forgée par le groupe : leur magma de riffs électriques et de rythmes tribaux est rehaussé par des textes percutants qui parlent de la société avec intelligence, humour et sincérité. Habitués de L’Boulevard, les Hoba Hoba Spirit, précurseurs de cette scène musicale que l’on fête lors de cette 20e édition, donneront un concert de célébration puissant, dont on se souviendra sans doute encore dans 20 ans.

Alborosie est le plus jamaïcain des Italiens. S’il quitte sa Sicile natale pour s’installer au pays de Bob Marley, c’est que le reggae est plus qu’une vocation pour lui : c’est sa raison d’être. Et c’est depuis Kingston, où il est installé depuis l’avènement du troisième millénaire, qu’il finit par connaître un succès mondial. Auteur, producteur, multi-instrumentiste et DJ, Alborosie multiplie les concerts à travers le monde et, depuis 2008, les opus en solo. Dix ans plus tard, il sort Unbreakable, un album en collaboration avec les Wailers. Son reggae rebelle est un style de vie : il appelle au respect de l’héritage laissé par les aînés, à la spiritualité, à la justice ou encore à l’émancipation. Dans son dernier album, For the culture (2021), celui qui est accompagné par Shengen clan aborde la pandémie de Covid-19, le mouvement Black Lives Matter ou encore les violences policières. Un reggae engagé, à retrouver en clôture de cette 20e édition.

Du reggae, du hip hop, et beaucoup de secrets : L’Entourloop tient autant à cultiver le mystère qu’à faire danser les foules. Leur style ? Le “Banging hip-hop inna Yardie Style”, disent-ils. Le nom de leur dernier album ? La Clarté dans la confusion (2021). Ça donne le ton. Fondé par les seniors Sir James et King Johnny en 2015, nourris “au bon grain des sounds systems, de la culture vinyle et bercés par les dialogues épiques du cinéma d’antan”, ce collectif de beatmakers à la french touch vintage multiplie les collaborations prestigieuses, mélange les samples et les styles avec brio : dub, dance-hall, ragga, trip hop, tout y passe ! Un voyage sonore qui va de Saint-Etienne à Kingston, avec des arrêts à Londres et New York. Ne ratez pas l’escale casablancaise.

Des montagnes du Haut Atlas central aux plus belles scènes du royaume, Jubantouja fait le pont. Né dans la vallée rouge d’Aït Bou Oulli, Ayoub Nabil (surnommé Juba) baigne dans les traditions amazighes et leur poésie, puis découvre le rock. Il allie sa nouvelle passion et sa langue natale, la mélancolie de sa culture à l’indie folk, et donne naissance, en 2016 à Azilal, à Jubantouja. Une formule pleine d’émotion et de sensibilité, qui ne tarde pas à conquérir un public grandissant. Sorti en 2019, le premier album de Jubantouja, Izda Mimoun, est à découvrir ou redécouvrir sur la scène de L’Boulevard.